La restructuration du centre de tri de Nanterre (12 000 m² SP) a été guidée par trois principes architecturaux majeurs: faire pénétrer la lumière naturelle dans les bâtiments, développer les espaces extérieurs directement accessibles depuis les salles de travail et de repos, contribuer au développement d’espaces naturels.

Bien qu’il s’agisse ici d’un bâtiment industriel, il est aujourd’hui ouvert sur le quartier. Sur une parcelle densément construite et contrainte (PPRI), les enjeux de la réhabilitation résidaient dans l’augmentation de la capacité de réception et de traitement de la matière (passant de 40 000 à 55 000 tonnes par an), dans la réorganisation du fonctionnement global du site et dans la mise aux normes et la rénovation thermique et environnementale des bâtiments. Un fonctionnement fluide et clair a été organisé tout en conservant un maximum de constructions existantes.

Le traitement architectural contemporain du centre de tri exprime la mixité des activités: industrielles et tertiaires. Le site s’inscrit dans un tissu urbain en «fabrication» et participe à sa définition. Quartier anciennement dédié à l’activité industrielle, l’aménagement de la ZAC des Guilleraies introduit de nombreuses activités tertiaires tout en confortant sa vocation d’origine. D’où l’importance de la relation du centre de tri à l’aménagement urbain et paysager du nouveau quartier. L’ouvrage devient aisément appropriable par les riverains, et sa relation au quartier est apaisée.

La présence d’espaces végétalisés évoluant au fil des saisons, la pénétration de la lumière naturelle, les nouveaux espaces extérieurs et les nouvelles vues créées valorisent les conditions de travail en offrant une nouvelle relation au site et au paysage.

Les nuisances visuelles, acoustiques et olfactives sont traitées à l’échelle du bâtiment, pour le confort des employés et pour un impact urbain adouci.
La résille est l’élément structurant du projet, un balcon s’y accroche, la végétation commence à y grimper, elle joue avec le soleil et dessine de grandes ombres sur les façades, elle est la cohérence de l’outil industriel.

Projet finaliste au prix Eiffel de l’architecture 2022 et 2023 et Archello Awards 2023

Erwan Bouroullec a fait appel au studio d’architecture LVA fondé par Guillaume Le Dévéhat et Charlotte Vuarnesson pour mener à bien son projet de réhabilitation d’une ancienne ferme en Bourgogne. Un long et minutieux chantier placé sous le signe de la bienveillance, du respect et de l’intelligence collective avec comme but: respecter l’existant, valoriser les traces du passé, les gestes ancestraux et donner à ce lieu un caractère à la fois polyvalent et pérenne. Tout en l’intégrant de la manière la plus juste possible dans la nature.

Il en ressort une maison paysage sur une pente douce ouverte à presque 360 degrés sur les vallées et les forêts environnantes: une architecture paysanne d’une nouvelle génération, d’une beauté pure et radicale, aussi humble dans son langage qu’efficiente dans ses qualités environnementales. Un lieu capable d’évoluer vers de multiples scénarios — se rassembler, créer, se reposer, contempler… —, un lieu résilient capable aussi de traverser le temps.

Marion Vignal

En continuité de la gare RER existante, cette proposition pour la gare Saint-Denis Stade de France du métro Ligne 15 Ouest du Grand Paris Express présente la même matérialité de béton clair architectonique.

Les gares RER et de métro constituent l’environnement privilégié pour les nombreux usagers dans leur voyage quotidien et pour les événements exceptionnels du Stade de France. Les surfaces des façades, parois intérieures, sols et plafonds, sont composées de rythmes linéaires évoluant avec la lumière tout au long de la journée et des saisons, créant un parcours sensible.

La récurrence des rythmes guide de façon intuitive les voyageurs passant de l’effervescence de la ville à l’atmosphère sereine des quais, et inversement.

L’aménagement du bar restaurant s’articule autour d’un îlot central visible depuis le mail du centre commercial. Le dessin de l’îlot apporte de la fluidité aux différentes circulations. Il génère des espaces propices au déjeuner du midi et à la dégustation de vins le soir. Le mobilier et les matériaux choisis créent des jeux graphiques: lignes verticales aux rythmes variés et points disséminés au sol renforcent l’identité de l’établissement.

Le volume de l’extension, en harmonie avec le pavillon existant et avec les morphologies avoisinantes, accueillent les pièces à vivre en un grand espace ouvert donnant sur une terrasse créée en continuité avec le jardin. Orientation et luminosité sont mis au cœur du projet afin de rendre l’intérieur de la maison existante lumineuse et agréable. Le mode constructif de l’extension, en ossature bois, a été choisi principalement pour ses qualités environnementales et sa facilité de mise en œuvre, permettant ainsi d’optimiser le chantier en site occupé.

Ce projet traduit la volonté de créer des espaces privatifs isolés tout en conservant les qualités spatiales volumétriques et lumineuses de l’atelier d’origine. L’espace à vivre est largement ouvert et les pièces en second jour, très vitrées, bénéficient de lumière et de ventilation naturelle.

Le principe structurel a permis de réduire au maximum l’épaisseur des planchers afin de gagner de la hauteur sous plafond. Le bardage des «cabanes» a été choisi pour ses performances acoustiques et pour ses qualités esthétiques. Les stries horizontales animent les façades et permettent de diminuer l’effet de résonance lié au volume important de la pièce principale. Le placage en érable apporte un aspect chaleureux et permet de démarquer ces deux volumes du reste de l’espace.

Pour cet immeuble de construction neuve dédié à la colocation, l’enjeu était d’aider les jeunes actifs à accéder à la propriété en proposant une «Location avec Option d’Achat (LOA)» et donc pour autant de concevoir un bâtiment évolutif qui s’adapte aux différents moments de vie. En regroupant par exemple plusieurs T1 pour les transformer en grands logements, la flexibilité de la conception et les choix structurels rendent possible le passage de la colocation à l’accession. Un prototype d’habitat flexible, modulaire, augmenté d’équipements communs se voit ainsi défini.

La conception s’appuie sur des micro-unités d’habitation comportant espaces privés et espaces partagés. La colocation est, dans sa dimension sociale et humaine, un antidote à la solitude. Ici le co-working engage un style de travail offrant une interactivité des compétences tandis que le FabLab est un service de proximité ouvert au quartier. Ce prototype d’habitat urbain est conçu avec des éléments industrialisés, un processus permettant l’évolutivité des logements et des modes d’occupation.

L’écriture de la façade, rigoureuse par l’alignement des fenêtres d’un étage à l’autre, témoigne de la volonté de modularité, conséquence du concept de flexibilité des logements, tout en s’inscrivant dans une dialectique avec le rythme de la rue.

La grande fenêtre double hauteur située à l’angle de l’encorbellement agit comme un signal. Elle abrite un espace de co-working qui suscite la curiosité et connecte l’immeuble au quartier.